vendredi 5 février 2016

Nostalgie



NOSTALGIE 

Aujourd’hui, je vais me lâcher et faire un petit retour en arrière.   
Il y a 20 ans, quand j’ai commencé dans l’Education nationale, même si le salaire et les conditions de travail n’étaient pas géniaux, il y avait une ambiance beaucoup plus fraternelle.
On avait du travail, mais on trouvait toujours un petit moment pour se parler, prendre des nouvelles des uns et des autres : même le gestionnaire ou le chef d’établissement venaient à votre encontre pour prendre de vos nouvelles.  Je me rappelle qu’une fois par mois, le chef d’établissement avec le gestionnaire, réunissaient tous les agents pour faire le point sur leurs difficultés et des solutions étaient trouvées.
Il  y avait aussi de petits moments sympas de détente. On se retrouvait  tous ensemble pour  le petit déjeuner à 8h00 ou lors de la galette des rois. Il y avait aussi chaque année, l’organisation du sapin de Noël des agents et de leurs familles, encore ensemble, autour d’une petite collation et de petits gâteaux. C’était un autre esprit, plus familial, plus convivial.

Aujourd’hui, après notre transfert à la Région, que reste t-il de tout  cela ? Malheureusement plus grand-chose. Si on a progressé question « salaire » et « conditions de travail » (bien que ces dernières aient plutôt tendance à régresser). Les interlocuteurs ont changé avec les réorganisations successives : le nouveau protocole du temps de travail, le gel de nos salaires, un management sur le modèle du privé… L’esprit humain a été balayé. Plus le temps de rigoler ! 
Ton travail est calculé, les surfaces que tu entretiens sont calculées – tant de temps pour faire une classe-    Ta charge de travail est ainsi faite que tu n’as plus le temps pour discuter ou prendre des nouvelles des autres. On t’en rajoute tout le temps.  Aujourd’hui, tu n’as plus qu’une envie, une fois ta journée de travail terminée c’est de rentrer chez toi.  Il n’y a plus aucune convivialité, plus d’échanges, plus d’humanité. Tu obéis et tu te tais ! Tu n’as pas intérêt à te plaindre ou à te rebeller comme moi. Sinon, tu es très vite catalogué comme élément perturbateur. Tes appréciations s’en ressentiront ainsi que ta notation, et pour finir, si ça ne suffit pas, tu finiras au placard.
Toutes tes demandes seront rejetées pour une raison ou pour une autre. On demandera à tes collègues  d’éviter de venir te déranger sur ton lieu de travail. On te supprimera certaines tâches comme allez chercher le courrier à la poste et le déposer l’après-midi, on refusera que tu ailles à l’enterrement de l’un de tes anciens collègues.  Aujourd’hui, c’est juste « Bonjour, Bonsoir ». Voilà ce qui arrive aux gens comme moi.  Et ce ne sont pas leurs punitions du temps de la maternelle, qui vont me faire changer, surtout pas à mon âge - 55 ans-.
Alors oui, il m’arrive de penser à ce qu’était notre travail avant, de regretter tous ces moments conviviaux, de souhaiter que tout redevienne comme avant mais... ce n’est qu’un REVE.