NOSTALGIE
Aujourd’hui, je vais me lâcher et faire un petit retour
en arrière.
Il y a 20 ans, quand j’ai
commencé dans l’Education nationale, même si le salaire et les conditions de
travail n’étaient pas géniaux, il y avait une ambiance beaucoup plus
fraternelle.
On avait du travail, mais on trouvait toujours un petit
moment pour se parler, prendre des nouvelles des uns et des autres : même
le gestionnaire ou le chef d’établissement venaient à votre encontre pour
prendre de vos nouvelles. Je me rappelle
qu’une fois par mois, le chef d’établissement avec le gestionnaire,
réunissaient tous les agents pour faire le point sur leurs difficultés et des
solutions étaient trouvées.
Il y avait aussi
de petits moments sympas de détente. On se retrouvait tous ensemble pour le petit déjeuner à 8h00 ou lors de la galette
des rois. Il y avait aussi chaque année, l’organisation du sapin de Noël des
agents et de leurs familles, encore ensemble, autour d’une petite collation et
de petits gâteaux. C’était un autre esprit, plus familial, plus convivial.
Aujourd’hui, après notre transfert à la Région, que reste
t-il de tout cela ? Malheureusement
plus grand-chose. Si on a progressé question « salaire » et
« conditions de travail » (bien que ces dernières aient plutôt
tendance à régresser). Les interlocuteurs ont changé avec les réorganisations
successives : le nouveau protocole du temps de travail, le gel de nos
salaires, un management sur le modèle du privé… L’esprit humain a été balayé.
Plus le temps de rigoler !
Ton travail est calculé, les surfaces que tu
entretiens sont calculées – tant de temps pour faire une classe- Ta charge de
travail est ainsi faite que tu n’as plus le temps pour discuter ou prendre des
nouvelles des autres. On t’en rajoute tout le temps. Aujourd’hui, tu n’as plus qu’une envie, une
fois ta journée de travail terminée c’est de rentrer chez toi. Il n’y a plus aucune convivialité, plus
d’échanges, plus d’humanité. Tu obéis et tu te tais ! Tu n’as pas intérêt
à te plaindre ou à te rebeller comme moi. Sinon, tu es très vite catalogué
comme élément perturbateur. Tes appréciations s’en ressentiront ainsi que ta
notation, et pour finir, si ça ne suffit pas, tu finiras au placard.
Toutes tes demandes seront rejetées pour une raison ou
pour une autre. On demandera à tes collègues
d’éviter de venir te déranger sur ton lieu de travail. On te supprimera
certaines tâches comme allez chercher le courrier à la poste et le déposer
l’après-midi, on refusera que tu ailles à l’enterrement de l’un de tes anciens
collègues. Aujourd’hui, c’est juste
« Bonjour, Bonsoir ». Voilà ce qui arrive aux gens comme moi. Et ce ne sont pas leurs punitions du temps
de la maternelle, qui vont me faire changer, surtout pas à mon âge - 55
ans-.
Alors oui, il m’arrive
de penser à ce qu’était notre travail avant, de regretter tous ces moments
conviviaux, de souhaiter que tout redevienne comme avant mais... ce n’est qu’un REVE.