PROMOTION, DÉCEPTION, RÉSIGNATION
Comme chaque année, avant la publication des listes des promotions, les agents ont de l’espoir de voir leur nom sur la liste des promus, espoir vite changé en déception, puis ensuite en résignation…
Si quelques agents promus voient, avec satisfaction, leurs noms sur les listes diffusées par la DRH, les « recalés » n’ont en revanche aucune explication des raisons de leur refus de promotion et tout naturellement s’interrogent en regardant de plus près les noms affichés sur les listes.
De fait, de nombreuses et légitimes interrogations planent aujourd’hui sur les choix de la Région pour les CAP qui sont, comme vous le savez, confidentiels. Du coup, l'administration régionale n'a plus à s'expliciter sur ses choix.
Nous rencontrons de plus en plus d’agents de la Région qui ne croient plus dans aux « valeurs travail » prononcées à longueur de champ par l’administration régionale…
En effet, tous leurs efforts pour fournir un service public de qualité ne sont nullement reconnus, ni récompensés comme lors du confinement pour la COVID19, durant lequel les services régionaux ont, malgré les difficultés rencontrées, continué à fonctionner.
Pourquoi la Région a-t-elle oublié jusqu'à la définition du mot « reconnaissance », alors que les agents ont toujours répondu présents pour un fonctionnement optimal de la Région ?
Pourquoi la Région oublie-t-elle d’accompagner les agents (futurs « reçus collés) qui recherchent désespérément un poste suite à une promotion ou une réussite à un examen professionnel ?
Est-il normal, encore en 2025, que des agents, très bien notés, par leurs responsables hiérarchiques attendent depuis 12, 13 voire 14 ans une éventuelle reconnaissance de la qualité de leur travail par une promotion qui ne vient jamais… ?
Nous constatons amèrement qu’à la Région, « l’ascenseur social » ne fonctionne plus et que même « en prenant les escaliers », les agents n’espèrent plus grand-chose des promotions, au regard du peu de promotions proposées à chaque CAP
Pourquoi à la Région Auvergne Rhône-Alpes, passer au cadre d’emploi supérieur via la promotion devient un véritable parcours du combattant ?
Pourquoi la Région Auvergne Rhône-Alpes s’enferme-t-elle dans un processus qui n’offre plus à ses agents un plan de carrière digne de ce nom ?
Par ailleurs, les agents ont de plus en plus de difficultés à accepter le manque de transparence dans le choix des agents qui vont bénéficier d’une promotion.
Pourquoi les listes établies dans chaque pôle sur le classement des agents promouvables ne sont-elles pas diffusées en toute transparence aux agents qui espèrent jusqu’au dernier moment, alors que les arbitrages sont déjà effectués dans les pôles ? (Notons que la loi a supprimé depuis plusieurs années la note mais que le Conseil régional Auvergne Rhône-Alpes procède à un classement ?)
Pourquoi certaines directions proposent chaque année la même personne pour être promue ? Si la personne proposée par la direction n’est pas promue, elle est systématiquement reproposée chaque année en priorité…Du coup, avec les années qui passent, de nouveaux agents qui peuvent prétendre à une promotion attendent que "la place" se libère sans aucune perspective d'être promus. Ils attendent dans la longue liste d’attente qui augmente d’années après années.
Les grilles d’analyse ou de lecture censées servir au classement des agents dans les Pôles sont-elles vraiment objectives ? (Exemple : comment juger ou donner une note à un agent sur son « savoir-être » ou encore son « savoir-faire » qui sont des notions tellement subjectives ?
Pourquoi peut-on encore accepter, en 2025, l’idée que le lendemain des CAP, la démotivation des agents soit chaque année à son comble ?
Pourquoi la Région Auvergne-Rhône-Alpes n'assume-t-elle pas sa stratégie interne d’enlever toute perspective d’évolution professionnelle à ses agents alors qu' elle affiche à " l'extérieur" une volonté forte de valoriser la valeur travail ?
C’est incompréhensible !
Pourquoi, à compétence égale, le recrutement interne n’est-il donc pas privilégié afin que chaque agent puisse construire sereinement son projet professionnel ? Elle préfère recruter sur le fameux statut lié à la réforme de la modernisation de la Fonction publique territoriale beaucoup moins favorable pour la personne recrutée que celui du statut de fonctionnaire initial.
Toutes ces situations, ces injustices, démotivent de plus en plus d’agents, les opposent, créent du mal-être au travail et risquent de faire fuir des agents dépités et découragés vers d’autres horizons ou à défaut de les enfermer dans une frustration permanente.
Est-ce que la Région Auvergne Rhône-Alpes veut un personnel désabusé, désenchanté, des agents sans cap, sans perspectives professionnelles et complétement démotivés refusant pourtant, consciencieusement, de perdre tout sens d’un Service public de qualité ?
